La mondialisation linguistique, pourquoi l’Afrique reste muette?

Publicado

2018-05-11

DOI:

https://doi.org/10.13138/2037-7037/1928

Autores/as

  • Jean Chrysostome Nkejabahizi University of Rwanda, Rwanda

Resumen

Résumé
Depuis une quinzaine d’années, l’éminent linguiste français, L.-J. Calvet, développe une théorie sur “la mondialisation linguistique”, construite autour du “modèle gravitationnel” formant des cercles concentriques. Selon ce modèle, il existe une langue hypercentrale qui est aujourd’hui l’anglais, suivie par des langues supercentrales qui sont des langues internationales comme le français, l’espagnol, etc. Au troisième niveau il y a des langues centrales qui sont plutôt régionales et parmi lesquelles quelques langues africaines. En périphérie, on retrouve les langues dites locales condamnées à n’être utilisées qu’au village ou à la maison, avant de disparaître. Aujourd’hui beaucoup de langues africaines sont dans cette situation.
Ce qui se passe en Afrique subsaharienne depuis les indépendances c’est que, soit l’enseignement est assuré en langue étrangère du primaire à l’université, soit on enseigne en langue locale seulement les trois premières années du primaire, le reste (second cycle du primaire, secondaire et université) en langue étrangère. Deux pays seulement, la Tanzanie et l’Erythrée, font exception. Pourtant les langues africaines doivent créer le savoir et s’ouvrir à communication scientifique et technologique moderne.

Since about fifteen years, the French eminent sociolinguist, L.-J. Calvet, developed a theory called “linguistic globalisation” constructed around the gravitational model which is built like concentric cycles; and according to this model, there is a hyper central language which is today English, followed by super central languages which are international like German, French, Italian, Spanish, etc. On the third stage, there are central languages which are regional; and among them we can distinguish some African ones. At the last stage, local languages which are condemned to be used only in  the village or at home. Now many African languages are in this category, which means if we do not pay attention, they will disappear in few years. That is happening today in Subsaharan Africa, since the Independence Period, is that either Education is ensured in foreign language from Primary School to University; either they teach in local languages only les three first years of the Primary School, the rest (the Second Cycle of the Primary School, Secondary School and University) is taught in foreign language. Two countries only, Tanzania and Erytrea constitute an exception. Yet, those languages should be used in creating knowledge and in scientific communication and modern technology.