L’anglais et les langues ghanéennes: entre concurrence et complémentarité. Une étude exploratoire à l’Université du Ghana, Legon
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https://doi.org/10.13138/2037-7037/1925Abstract
Cet article présente les résultats obtenus lors d’une enquête menée au cours de l’été 2015 par questionnaires et réseaux sociaux auprès de 20 étudiants linguistes de l’Université du Ghana, Legon, où l’anglais est langue d’enseignement. Notre questionnement visait à cerner les représentations sociolinguistiques d’étudiants quant à leurs pratiques langagières en situation de contacts de langues à l’Université. Nos enquêtés seront considérés comme des locuteurs et acteurs sociaux évoluant dans différentes communautés scolaires et extra-scolaires. Ils manifestent dans leur répertoire linguistique, envisagé comme l’ensemble des variétés linguistiques, plus ou moins bien maîtrisées ou développées, plusieurs formes de bi/plurilinguisme dont ils peuvent jouer, selon les situations, en faisant appel à telle ou telle variétés. Notre projet était de mettre au jour certaines pratiques linguistiques dans les classes à l’Université du Ghana, Legon qui, la plupart du temps, sont tues parce qu’elles ne correspondent pas aux politiques linguistiques explicites dans un contexte universitaire de prestige où l’anglais joue un rôle prépondérant. La spécificité de notre terrain d’enquête est caractérisée, entre autres, par certains locuteurs, qui appartiennent à la première génération à déclarer l’anglais comme langue maternelle. Ce phénomène, en association avec diverses formes de plurilinguisme sociaux et individuels font que l’on assiste dans certains cours à l’Université, à des formes de parlers plurilingues ce qui est rarement verbalisé, admis et pris en charge d’un point de vue didactique. Dans un effet de rebond cela nous invite à questionner les rapports de concurrence et /ou de complémentarité entre ces différentes langues en contacts dont les statuts et les fonctions sont variés.
This article presents the results obtained from a survey conducted during the summer of the year 2015 through questionnaires and social networks with 20 linguist students from the University of Ghana, Legon, where English is the language of instruction. Our investigation aimed at identifying students’ sociolinguistic representations regarding their linguistic practices in a context of languages in contact. Our respondents will be considered as speakers and social actors evolving in different communities including both formal and non-formal educational settings and demonstrating in their linguistic repertoire, understood here as a set of linguistic varieties which are more or less well developed, diverse forms of bi/multilingualism of which are manipulated by having recourse to such or such variety depending on the situation. This was to bring to light certain language practices in the classroom setting at the University of Ghana, that are mostly not verbalised because they do not correspond with explicit official language policies in a prestigious university context where English plays a preponderant role. The specificity of our field survey is characterised among other things, by some informants belonging to the first generation of Ghanaians who declare English as their maternal language. This phenomenon coupled with the diverse forms of individual and social multilingualism lead us to witness the various forms of multilingual ways of speaking that exist in certain classes in the University, and which from a didactic point of view, is hardly verbalised, accepted and accounted for. In a rebound effect, this calls us to reflect on the competitive-complementarity relationship between the diverse languages in contact having varied statuses and functions.